Bienvenue à vous toutes !
Tout le monde s’accorde à le dire : les semaines passent trop vite.
Il y eut le temps des fleurs, et le cerisier déployait ses longues branches. Quelques oiseaux aimaient s’y cacher. Fabrice le contemplait de la fenêtre du haut, étonné et ravi de cette floraison blanc nacré.

En bon cerisier guigne (une variété « Early Rivers »), il commença à leur offrir ses fruits à la mi-juin. Les oiseaux n’attendirent pas l’accord des propriétaires, et se servirent copieusement, choisissant les plus mûrs, les plus sucrés bien sûr… La pelouse fut peu à peu « décorée » de noyaux et autres débris de fruits, et Fabrice entendit alors Myjanie pester devant un tel spectacle.
– « Allez, il faut prendre la grande échelle. Attention à ne pas tomber », avait-elle dit à son « jardinier de mari ». « C’est toi qui raffoles de cerises à la maison »… avait-elle ajouté en chantonnant.
– « J’aime bien les cerises aussi ! » avait rappelé notre gourmand qui ne perdait pas une miette de la conversation..
La première cueillette fut ainsi la bienvenue. Myjanie avait préparé une belle assiette tout à fait de circonstance, représentant la cueillette des cerises en Alsace. Dans cet aimable brouhaha, Vanina les rejoignit intriguée. Elle vivait cet épisode pour la première fois. Fifette partagea avec elle ce doux moment qui précède la minute gourmande où l’on croque la première cerise de la saison. Ses petits yeux pétillaient de plaisir. Fabrice se régalait d’avance, et jetait des regards attendris sur sa petite soeur.
– « Ferons-nous des confitures cette année ? » avait demandé le galopin.
– « Je l’espère bien… Tu nous aideras bien sûr, si tu veux ».
Ils croquèrent, goûtèrent, profitèrent au mieux de cet entracte improvisé. Puis ce fut l’heure d’aller se dépenser au jardin. Fabrice alla porter quelques cerises à son petit voisin.
Et Myjanie annonça à Vanina :
– « J’ai invité Valentine cet après-midi. Elle ne va pas tarder d’ailleurs. Je voudrais qu’elle essaie une tenue que je viens de créer ».
– « Oui, cette petite robe vert amande que tu as tricotée ces derniers jours… avec le petit coeur, son ruban satin » …
Le carillon retentit alors et Valentine entra, ravie de prendre son temps cette fois, en venant papoter avec ses cousins et Myjanie qu’elle aime bien.
– « Bon, tu es au courant. C’est juste un essai, pour que je me rende compte de l’effet sur toi ».
– « Je sais, Myjanie. Pas d’inquiétude. C’est pour Julia qui habite dans le Pas-de-Calais. Pour lui souhaiter la bienvenue dans sa nouvelle famille ».
– « Pour remercier sa maman aussi »… ajouta Vanina.
En un temps record, elle enfila la robe, la fit boutonner par Myjanie qui en rectifia le noeud sur le devant.
En caressant le joli coeur brodé sur le corsage, elle déclara :
– « Je serais intéressée pour une prochaine commande. Cette robe me va à merveille, et je la trouve ravissante. Ah, j’ai oublié les sandalettes à lanières. Trop chou cette paire de souliers assortie aux quatre couleurs de la robe ! »
Myjanie souriait d’aise et regardait Vanina qui lui lançait des clins d’oeil complices.
Cette « robette » légère présentait un corsage au point de sable bicolore qui jouait sur l’alternance de trois couleurs: orange, violine, blanc. Des épaulettes dentelées (encore un rabat en picots tricotés !), un rang de trous-trous pour souligner la taille, et une base à jours à spirale pour lui donner l’ampleur souhaitée, il ne restait plus qu’à récidiver pour une nouvelle rangée de point fantaisie, et le tour était joué !!
Myjanie fut ravie de la voir si bien portée par notre coquine. Elle alla chercher une belle assiette de cerises qu’elle proposa à Valentine et Vanina en leur disant :
– « Tenez, les filles ! Quelques gourmandises fruitées ? Surtout, ne salis pas la robe de Julia. Le paquet devrait partir demain, si tout va bien ».
Le goûter s’éternisa un peu, les demoiselles papotant plus que de raison. Fifette n’était pas en reste.

Elles se firent, comme il se doit, de jolies boucles d’oreilles… car c’était trop tentant. Fifette participa à sa façon…
Vanina complimenta Valentine : « Tout te va bien, chère cousine, et tu es sûre d’avoir ton petit succès ».

Tellement accaparées, elles ne se rendirent pas compte qu’un certain Fabrice les avait rejointes. Trop content de revoir sa cousine préférée, caché à demi par le petit rideau blanc, il passa derrière elle, et …
– « Que se passe-t-il? Je sens quelque chose dans mon dos! » s’étonna Valentine, prise au dépourvu.
Vanina comprit. Son chenapan de frère venait d’accrocher un trio de cerises bien sympathiques à un bouton de la petite robe de sa cousine.
Il fut ensuite aux petits soins avec ses deux demoiselles, choisissant pour elle les plus belles cerises, en galant garçonnet un peu crâneur tout de même.

Valentine ne savait plus où les disposer. Ses petits petons en étaient devenus les gardiens involontaires.
Le soleil invita nos amis à faire une halte au jardin.
Vanina proposa le rocking-chair à Valentine, et toutes deux s’installèrent près d’une potée de bégonias pour continuer à se confier les derniers secrets du jour.

Fabrice se fit alors discret :
– « Laissons-les entre filles… Elles ont des tas de choses à se dire ! Et Vanina me racontera ensuite… si elle veut bien ».

La mignonne repartit une heure plus tard, emportant pour sa maman un plein sac de cerises à croquer.
A bientôt Valentine, et bon retour chez toi !
C’est chouette le partage !
Deux jours après, Myjanie reçut un gentil message de Marie-Claire, accompagné d’une jolie photo.
Elle sourit en découvrant la petite Julia, car la « robette » et les sandales que celle-ci étrennait lui allaient aussi bien qu’à petite Valentine. Mêmes mensurations pour les deux poupettes, et ce même air jovial communicatif …
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Myjanie vous remercie de votre visite au pays de Fabrice.
Un petit montage pour terminer : RV très bientôt pour d’autres « aventures tricotées »…
Bonne fin de semaine.
Amitiés
M y j a n i e ♥ ♥ ♥