Broder et « Se souvenir des belles choses »

« Se souvenir des belles choses ».

Ce joli titre de film « colle » bien à l’actualité ce matin.
Après le passage ravageur du cyclone Béjisa, l’île de La Réunion commence à panser ses plaies. Dans ma page de présentation, j’ai déjà souligné mon attachement à cette terre lointaine de l’océan indien (à plus de 10 000 km de la métropole, à 11 h de vol).
Voici l’île telle qu’elle m’est apparue depuis le hublot de mon avion, en mai 2013 : la côte ouest de l’île, son lagon, et les Hauts en arrière plan.
Du nord au sud, de la côte ouest (sous le vent) à la côte est, elle est une source illimitée de contrastes, depuis cet océan fougueux qui la borde par grand vent, à ces monts qui se méritent au bout de quelques ascensions ardues.

Ici, la Marine Vincendo, près de St Joseph, un jour de fort temps. La houle se fracasse contre les rochers de basalte, dans un bruit assourdissant.

Plus calme, la cueillette de quelques coraux  sur la plage de sable corallien de St Pierre. Je vous l’ai dit, les contrastes sont là pour faire apprécier la diversité de l’île.

Un autre jour, la traversée du Jardin volcanique de la Pointe de la Table : ma première vraie randonnée sous un soleil de plomb … au cours de laquelle j’ai pu admirer, interloquée, la végétation reprendre ses droits sur la lave pétrifiée de la coulée de 1986.

Plus sur les hauteurs, le petit village de  Salazie offre toujours ses cases créoles colorées au regard des touristes. Toits étonnamment pentus, lambrequins dignes des plus belles dentelles, varangues accueillantes ouvertes sur les jardins…

L’architecture créole est vraiment superbe. J’ai eu envie d’en garder un souvenir « artisanal » tout personnel.

Lors d’une balade dans les rues piétonnes de St Denis, j’ai découvert un kit de broderie qui n’attendait que moi, accroché à la devanture de ce petit magasin de loisirs créatifs de la rue Maréchal Leclerc. Aussitôt repéré, aussitôt acheté ! Cette jolie case créole à réaliser au point de croix, entourée de palmiers et de fruits de pays (ananas Victoria, jambrosades, noix de coco) aura entretenu en moi le souvenir de cette île magique, au gré des jours passés à la broder.

En m’inspirant de cette broderie, j’ai utilisé un cadre en forme de pièce de puzzle, que j’ai peint couleur bleu lagon (ou ciel de paradis), y ajoutant animaux marins et oiseau planeur. Pour en prolonger la perspective, j’y ai brodé océan et lagon, ne conservant qu’une partie de la case ourlée de son magnifique lambrequin.

Oui, « se souvenir des belles choses », en attendant des jours meilleurs pour cette île où tout reste à reconstruire, tantôt après une nouvelle « colère » de son fameux Piton, tantôt comme cette fois-ci, après les caprices d’un cyclone à l’intensité inégalée depuis 20 ans.